Parmi les éléments de langage favoris du bon militant socialiste, il y a le mot-clef « Piketty ». C’est même un marqueur politique. Ainsi un bon « socialiste » dira, de manière un peu simpliste, « Piketty c’est bien » ! Et c’est un économiste, ce qui lui donne tout de suite une grande autorité. Dans le meilleur des cas, il expliquera que sa réforme est bonne car il veut rétablir la progressivité de l’impôt, devenu aujourd’hui dégressif à cause des niches fiscales. Seuls les plus riches paieront plus ! Mais dans l’immense majorité des cas, le bon militant « socialiste » n’en sait pas davantage. Qu’en est-il en réalité de cette réforme fiscale inscrite dans le programme socialiste ?
Piketty propose la fusion de tous les impôts, notamment l’impôt sur le revenu et la CSG, le prélèvement à la souce, l’individualisation des déclarations et la suppression du quotient familial et de toutes les niches fiscales.
[A propos de la suppression de toutes les niches fiscales, un copain de « gauche », dont je tairai le nom par pure charité chrétienne, me l’a justifiée en m’expliquant qu’il n’y avait que les « riches » qui en profitaient. Et quand je lui ai fait remarqué que l’aide à l’emploi à domicile profitait à beaucoup de français et permettait de lutter contre le travail au noir, il a juste haussé les épaules. C’est sûr, lui il n’en profite pas et pour cause, il fait travailler sa femme de ménage au noir ! Lui bien évidemment il est contre, mais c’est ELLE qui veut !]
Si la fusion de l’impôt sur le revenu et la CSG (qui n’est pas progressive mais proportionnelle) paraît une bonne idée, l’individualisation des ressources et la suppression du quotient familial sont une autre affaire.
Les « socialistes » souhaitent individualiser les déclarations, outre le fait que c’est nécessaire pour le prélèvement à la source, pour favoriser le travail des femmes ainsi qu’il est inscrit dans leur programme: « L’individualisation progressive du prélèvement permettra de ne pas pénaliser le travail des femmes« . Ce qui signifie que tous les couples où la femme ne travaille pas paieront beaucoup plus d’impôt ! Et qui peut croire pour autant que cela favoriser le travail des femmes.
D’autre part, Piketty et les socialistes veulent supprimer le quotient familial, un truc injuste inventé par un socialiste, Adolphe Landry, en 1945 et voté à l’unanimité des deux chambres. Qui donc paiera plus avec la suppression du quotient familial ? Piketty nous donne la réponse en deux étapes: « Les 5 % les plus riches perdront en termes de quotient familial » (voir ici interview dans Alternatives Economiques).
Il convient de souligner la stupidité de définir la richesse que par rapport aux revenus sans prendre en compte le patrimoine, car le quotient familial n’a d’impact que sur les revenus. Or l’inégalité du patrimoine est bien supérieure à l’inégalité des revenus. Vous savez le « petit » patrimoine qu’on hérite sans impôt grâce à Sarkozy et que mes copains « socialistes » défendent bec et ongle ?
Qui sont ces 5% les plus riches dont parle Piketty ? La réponse est donnée par son site :
En résumé, la justice sociale promise par les « socialistes » est :
- augmenter les impôts des familles où la femme ne travaille pas !
- frapper les foyers avec enfants qui gagnent plus que 4000 euros net par mois !
Du pur François Hollande cuvée 2007 lorsqu’il disait: « J’aime pas les riches qui gagnent plus de 4000 euros par mois » !
Bon mais pas de panique, cette couillonnade est juste là pour amuser la galerie ?